Le coût de la liberté

Publié le par Laure Prenant

    

                                                   Une grande antithèse: le chat et la ville.

     Si de nombreux matous s'épanouissent à merveille d'une vie douillette en appartement, ou encore en maison sans ressentir le besoin de mettre e bout du nez dehors, dont ont l'âme vagabonde, et RIEN ne leur fera passer leur envie de liberté. Tenter de leur expliquer que la vie citadine est bien trop dangereuse pour lui (plus que les routes de campagne? Pas si sûr après tout), gardez fenêtres et portes closes et il manifestera son mécontentement, ou plus exactement son stress pas un comportement dit "gênant" est très stressant pour nous: marquage urinaire, miaulements intempestifs, griffades sur les meubles,... Il en fût ainsi pour Tzara, mon chat.

     Dans un premier temps nous avons vécu en appartement. Mon petit loup m'a fait vivre un calvaire! Non seulement par les désagréments cités ci-dessus, mais aussi car je le sentais perturbé, "mal dans ses poils", et que je ne pouvais lui proposer autre chose à ce moment là. J'ai essayé la solution de facilité: un traitement médicamenteux. Certes, je dormais mieux la nuit, mais mon chat ne se sentait pas mieux. Il exprimait juste moins franchement son inconfort.

    
TzaraEnsuite, pour son plus grand bonheur, qui fut également le mien, nous avons aménagé à la campagne. Un petit peu moins de confort, c'est vrai, mais quel sentiment de plénitude d'ouvrir ses volets et d'apercevoir écureuils, lapins, de vivre dans un milieu riche en couleurs, qui évolue au rythme des saisons. Et surtout: de voir ses animaux vivre leur vie, celles-ci n'étant plus uniquement calquées sur nos horaires de travail, rythmée par le petit quart d’heure de promenade entre deux rendez-vous. Tzara vivait à son propre rythme: sieste la journée, puis il partait en chasse à la tombée de la nuit jusqu'au petit matin. Toujours au même créneau horaire, il miaulait sous ma fenêtre jusqu'à m'extirper de mon sommeil pour que je lui ouvre la fenêtre. J'étais heureuse de le voir vivre SA vie de chat comme il l'entendait. Pour autant il n'était pas plus distant avec moi. "Indépendant" ne veut pas dire solitaire au coeur de pierre. Bien au contraire, s'épanouissant chacun dans ce nouveau contexte, nos pauses tendresse étaient fréquentes, nous étions dans un état d'esprit propice pour les apprécier comme il se devait.

    
      Retour à la ville. Il était illusoire de croire que mon chat resterait entre les quatre murs du jardin. Ces frontières n'ont de sens que pour les humains qui les érigent. Le route n'est pas loin, mais je me rassurais en me disant que Tzara saurait ce satisfaire du "côté cour" des maisons environnantes. Je ne veux plus le tenir captif. Il a accès comme il le souhaite à l'extérieur. Et une nuit, quand je commençais à croire que j'avais imaginé ces dangers à tort, il est revenu accidenté. Pauvre minou a dû se coincer la queue dans un portail automatique comme ceux des parkings sous terrains privés. Pas de plaie, mais ses vertèbres caudales se sont détachées du reste de sa colonne vertébrale à vouloir s'extirper de ce piège. Ses griffes limées à l'extrême témoignent de l'effort et de la panique qu'il a du fournir. Les effets subis étant irréversibles, son vétérinaire à dû lui amputer la queue. Me voici avec un "chat-Bobtail", ou "chat-babouin" pour ceux qui veulent me taquiner. Il avait encore sa collerette qu'il voulait repartir à la conquête des grands espaces. A défaut d'une liberté totale, je lui laissais arpenter le jardin sous mon attentive surveillance. Ses tentatives d'évasions furent veines: je l'ai à l'oeil mon protégé! 



     Aujourd'hui, Tzara a retrouvé sa forme. Ses poils repoussent. Bientôt cette effrayante expérience ne sera plus qu'une anecdote pour nous deux. Le dilemme se pose alors: est-ce que je le garde en sécurité et au chaud à la maison, avec la baie vitrée de la véranda comme seul rapport à la nature, ou le laisser libre, vivre une vie de chat aux risques et périls de sa vie? Chacune des deux possibilités ont leur légitimité. Aussi dorée soit-elle, une prison reste une prison. J'ai fait mon choix. Je ronge mon frein à chaque fois que je ne le trouve pas couché à mes pieds à on réveil, cependant je ne veux aller à l'encontre de sa nature. Je dois accepter que la liberté, ou pour un animal: la vie sauvage, est riche en aléas, elle peut-être risquée, mais Ô combien épanouissante!


                                    Fais attention à toi Minou.
 
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article