Réflexion sur la relation homme-animal

Publié le par Laure Prenant

    
Quelques extraits de l'introduction du livre intitulé "L'homme et l'animal, de Lascaux à la vache folle", écrit par Cl. Combes et Ch. Guitton:

"L'homme n'était à l'origine qu'une espèce parmi d'autres qui devait se défendre contre les grands prédateurs, faute de quoi il en était la proie. C'est grâce à l'arme, fruit de son intelligence, qu'il s'est définitivement préservé, mais qu'il a également pu chasser les animaux qu'il mangeait. La domination de l'homme sur les espèces animales était établie, et pour longtemps!"
     
      L'idée que l'intelligence soit mis à profit afin de réaliser des armes dans ce contexte historique ne me dérange pas. Mais quel chemin a été parcouru depuis! Aujourd'hui ce n'est plus tant pour se protéger des prédateurs qu'on les utilise et que des sommes astronomiques sont dépensées pour accroître leurs performances destructrices (sauf si l'on considère que l'homme est le plus grand prédateur de... l'homme), c'est presque par "confort": pour avoir un petit bout de territoire en plus, pour avoir accès prioritaire et exclusif aux ressources, afin des faire régner ses idées religieuses ou politiques,... Sauf que, en dehors de ce dernier point, les animaux y arrive très bien sans grenades, mitrailleuses et bombes atomiques. Et plus encore, très rares sont les meurtres intraspécifiques chez les animaux. Les conflits se règlent par un ensemble de comportements très ritualisés, et ceci dans le but de ne pas en arriver à devoir exterminer son congénère. Il y a des fois (très souvent à vrai dire) où je rêve que l'homme ait quelques points de Q.I en moins. A quoi sert d'avoir des capacités cognitives plus grandes que celles des grands singes si celles-ci nous sert à imaginer et créer des armes ultra-performantes et un ensemble de stratégies pour TUER? Cependant, je reste généralement très satisfaite de ma condition humains, si des doutes vous sont venus.


"Peut-on décréter un beau jour qu'il y a abus dans une utilisation de l'animal, la chasse par exemple [...], alors que, depuis des millénaires, pour se vêtir et se nourrir, l'homme a toujours sacrifié l'animal? Si, pour l'habillement, des substitus ont été utilisés, l'homme n'a pas voulu se passer de la consommation de denrées animale et surtout de la chair d'animaux élevés pour être abattus. Dans ce contexte, l'affection de l'homme pour l'animal n'apparaît-elle pas contre nature? Si nombre d'utilisations de l'animal peuvent être compatibles avec l'amitié et l'amour, peut-on aimer qui l'on mange et qui l'on tue?"
    
J'ai quelques difficultés à définir mon opinion sur ces interrogations. Le cheminement de pensée est logique, cependant les temps ont changé depuis l'âge où l'on devait s'habiller de peaux de bêtes pour se prémunir du froid, tailler leurs os pour en faire des outils,... Porter de la fourrure est devenu aujourd'hui paradoxalement très décrié. Et pour cause: on a trouvé d'autres moyens pour préserver sa vie que de nuire à celle d'un autre être. Le port de fourrure dans nos pays industrialisés n'est plus gage de survie, ni même de confort, juste gage de faire valoir, de paraître. Quant à la chasse, bien qu'il ne soit plus indispensables de s'armer de son fusil pour avoir de la viande à son menu, il me semble que certaines régulations de population de la faune sauvage ne peuvent se faire que par ce moyen. Je n'en sais pas assez sur ce sujet pour y porter un jugement. Si vous avez des informations concernant ce sujet, je suis toute ouïe.
"Peut-on aimer ce que l'on mange et qui l'on tue?"  En ce qui me concerne j'ai trouvé ma réponse et la mets en application chaque jour: non. Ceci est une réponse parmi d'autre, ni meilleure ni plus mauvaise, c'est juste celle qui convient le mieux à la relation au monde vivant à laquelle j'aspire.

Ce lien, à titre informatif...

Publié dans Au fil des pages

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